jeudi 26 mai 2011

Manif antiraciste le 28 mai




CONTRE L’EXPLOITATION ET LES POLITIQUES XENOPHOBES
Ensemble, nous sommes en lutte

Pour agir concrètement contre les politiques racistes et xénophobes, il faut sortir des grandes proclamations humanistes, pour poser les enjeux précis, savoir de quoi on parle. Mercredi 11 mai sont passées au Parlement de nouvelles attaques contre les personnes immigrées. De cet ensemble de mesures, on retiendra d’abord le durcissement des conditions d’obtention du titre de séjour « étrangers malades », la menace de démantèlement par la force des campements de fortune, la restriction du droit d’asile, mais aussi des dispositions légales intrusives pesant sur les mariages mixtes, ou l’obligation de suivre un « cours d'intégration », sanctionné par un examen, pour les candidat-e-s à la naturalisation… Ainsi, le pouvoir cherche par tous les moyens à rendre encore plus difficile l’accès des immigré-e-s à un statut légal.
Il faut saisir les enjeux économiques des politiques xénophobes. La mise en place d’un espace d’exclusion du Droit pour les migrants pauvres a pour fonction centrale de permettre une forme de « délocalisation sur place » dans les secteurs non délocalisables (bâtiment, restauration, travaux publics…). L’évolution actuelle le montre bien : l'exonération de sanctions pour les employeurs de "bonne foi" assouplit les conséquences de la politique xénophobe pour le patronat, tandis que les attaques sont toujours plus fortes contre le prolétariat.
Les dirigeant-e-s cherchent à déguiser ces manœuvres qui tirent vers le bas les conditions de travail et de vie des classes populaires en ranimant le vieux discours raciste et nationaliste (comme nous l’avons vu lors du débat nauséabond sur l’identité nationale). Un amendement de la Droite Populaire remettant en question le droit du sol a ainsi été adopté par la majorité du parlement : les enfants de parents immigrés qui acquéraient de droit la nationalité à leur majorité devront désormais faire une demande écrite de certificat de nationalité.
De l’illégalisation du prolétariat immigré à sa criminalisation, il n’y a qu’un pas, franchi avec le passage à l’enfermement des migrant-e-s, et la création des centres de rétention par le PS en 1981. Les nouvelles mesures adoptées au Parlement durcissent encore les conditions de rétention : intervention du juge retardée de 2 à 5 jours, mise en place de zones d'attente mobiles, durée maximum d’enfermement en CRA prolongée de 32 à 45 jours. La fermeture des centres de rétention n’est pas négociable : battons-nous pour leur abolition, et sabotons par tous les moyens la machine à expulser.
Contre les idées et politiques racistes, pour parvenir à une égalité réelle et au respect des différences culturelles, mettons en avant la solidarité dans la lutte contre l’exploitation et les dominations. Les luttes sociales décrédibilisent et marginalisent les politiciens racistes et leurs idées. Aux côtés de tou-te-s nos camarades en lutte, nous voulons « des papiers pour tous ou plus de papiers du tout » (dans la perspective de l’abolition des frontières, et de la libre circulation des personnes). L’exploitation des travailleurs-ses sans-papiers est notre problème à tou-te-s, ne les laissons pas nous diviser : avec ou sans papiers, battons-nous ensemble contre l’exploitation!

FEDERATION ANARCHISTE
Membre de l’Internationale des Fédérations Anarchistes


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