lundi 9 mai 2011

Soutien aux tunisiens !



Il y a peu encore, la plupart des partis politiques français encourageaient officiellement le changement de régime en Tunisie. On se réjouissait de ce que les Tunisiens allaient découvrir la démocratie, et pouvoir profiter des droits et libertés qui l'accompagnent.

Il faut croire que ces bienfaits, même en démocratie, restent très limités, puisque des milliers de Tunisiens ont choisi de quitter leur pays depuis, et que ces acquis n'ont pas réussi à passer la frontière avec eux.

Paris, le 27 avril, premier appel à soutien contre une rafle policière de Tunisiens à la Villette. Le 28, ça recommence ; puis le 29. On apprend que certains se sont réfugiés à la CIP (coordination des intermittents et précaires d'Ile de France), Quai de Charente, que ceux-ci les ont accueillis, et que s'organise une réponse offensive.

Le 1er mai, le collectif créé entame l'occupation d'un bâtiment municipal du XIXè au 51 rue Simon Bolivar.

L'ambiance est très tendue avec la police, des groupes en civil tournent constamment dans le quartier. Pendant ce temps là, au 51 on s'organise collectivement, et des soutiens viennent, apportent des couvertures, de la nourriture, des conseils juridiques, ou simplement leur présence. Il y a d'abord 70 Tunisiens, puis bientôt 150, puis 200, puis 300. Ils décident de refuser la proposition de la mairie de loger pour un mois certains d'entre eux. Ils demandent le droit de rester tous, de travailler et de vivre légalement.


Le 4 mai, la mairie décide de mettre fin à l'occupation par la force. De même que l'UMP avait proposé d'envoyer des forces de maintien de l'ordre en Tunisie pour la sécurité des manifestants, le PS envoie la CRS pour le bien des migrants qui occupent un immeuble dangereux.




Le 4 mai, donc, rue Simon Bolivar, plus de 400 gendarmes, CRS et policiers. Nous y étions, le spectacle est choquant, la mécanique policière est parfaitement huilée. Mais le courage et l'ingéniosité de tunisiens et de soutiens fera libérer quelques migrants. On filme les présents, puis on bloque le quartier pour pouvoir défoncer les portes, charger, matraquer et embarquer en paix.

Résultat: 138 arrestations, et une petite allocution de Guéant assurant qu'on libérait des places en CRA.



Depuis, la lutte continue. Le collectif des tunisiens de Lampedusa à paris occupe actuellement un gymnase au 100 de la rue de la fontaine au roi (métro Couronne).

Pour plus d'informations sur le sujet, le site d'Indymedia Paris est un bon relai.
Ce site là est pas mal non plus : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5623


Abolition des frontières - liberté de circulation - fermeture des centres de rétention

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les Tunisiens occupent de nouveau ! c'est au gymnase de la rue fontaine au roi

une chronique de l'occup' avec leurs textes

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5623