mercredi 13 octobre 2010

Le 12 octobre à Paris ...




DANS LA RUE POUR NE PAS FINIR A LA RUE !

Voilà un petit compte-rendu de la manifestation parisienne du 12 octobre à Paris :
Nous avions donné rendez-vous à nos militantEs et sympathisantEs avant de partir en cortège. Regroupés, nous attendons-donc de pouvoir nous incruster dans le flot du cortège. Plus précisément, dans le flot d'un des cortèges, car il y a tellement de monde, qu'il y a en fait deux cortèges.

Grâce à un bon coup de main de la CNT, les libertaires rentrent enfin dans la manif. Malheureusement, nous sommes devant la CFTC, qui, faute de d'idées, ne fait que souffler sans discontinuer dans des horribles vuvuzelas. Le gros du cortège libertaire est donc constitué par la CNT, en grande forme, puis par la FA, avec une présence honorable pour une manifestation où la plupart de nos militantEs sont plutôt avec leurs syndicats. Des camarades avanceront dans la manif, quittant notre cortège pour échapper au bruit de la CFTC, mais il faut constater que le cortège FA sera fluctuant mais toujours peuplé, parfois même très nombreux. De nouveaux contacts sont pris, des discussions ont lieu, et on retrouve, de manif en manif, de plus en plus de personnes qui choisissent délibérément de rester avec nous. De nouvelles têtes aussi, viennent nous voir, pour entrer en contact. Tout ceci est fort encourageant.
Pour les retraites ?



GREVE GENERALE !

Comme la plupart des personnes, nous faisons le constat suivant : les journées de mobilisation, en amputant les salaires déjà maigres, sont démotivantes et assez inutiles. Ainsi, 5 ou 10 jours de grève à la suite, par des mouvements reconductibles, sont toujours plus efficaces qu'une grande quantité de journées isolées, au coup par coup.
Pourtant, la mobilisation est toujours plus grande, preuve que la population n'a vraiment pas envie de cette réforme. "Mieux vaut perdre quelques jours de salaire plutôt que de perdre des années de retraites !" peut-on entendre ici et là.
La BAC (Brigade Anti Criminalité) nous suivra durant tout le cortège, avec parfois des frictions. Ils seront ridiculisés au mégaphone par Nono-le-clown, figure bien connue du milieu libertaire ... et de services de police. Elle poursuivra d'ailleurs notre camarade-clown, mais, sans doute intimidée par la solidarité, le laissera poursuivre la manif.
Pour la première fois, après de trop nombreuses manifs-promenades, on sent une motivation grandir. Des chômeurs, des lycéens, des retraités, des salariés du public (ce qu'il en reste, du public ...) et du privé ... Certaines entreprises, plus ou moins grandes, qui d'habitude ne sont pas en grève, sont là. On croise ici un collègue de travail, là quelqu'un déjà croisé en concert, ici quelqu'un du club de sport ... Cette fois, les chiffres de la police n'y pourront rien : il y a du monde !
Les lycéenNEs, eux, quand ils ne sont pas cornaqués par les stupides membres de la FIDL, apprennent à autogérer leur lutte. Ils apprennent aussi que pour cela, ils doivent se battre aussi contre ceux qui veulent les diriger.



PARIS ! DEBOUT ! SOULEVE-TOI !

Cette motivation se concrétisera par la suite. En effet, après la fin de la manifestation, une autre manif, sauvage cette fois, commence. Plus d'un millier de personnes (jeunes ou moins jeunes) partent vers un autre objectif. Course pour échapper à un blocage des flics avec boucliers et matraques. Le cortège officiel, qui est toujours en train d'arriver à Bastille, est remonté à contre-sens. Les têtes de cortège insultent la manif sauvage, alors que la base, le reste du cortège, encourage et applaudi. C'est révélateur ...
Une autre accélération et une bifurcation-éclair vers la gare d'Austerlitz a lieu. la gare est bloquée, les voies sont occupées. Toujours un bon milliers de personnes y participent. Une personne est arrêtée par la BAC, mais la foule refluant vers la police, la personne est relâchée (la police est toujours bien moins forte et bien moins courageuse quand elle a en face d'elle des gens solidaires et déterminés ...). Des lacrymogènes rythment le tout, donnant un arrière-goût de CPE ... sous les slogans de plus en plus motivés.
Plus loin, la manif sauvage trouve une échappée et se retrouve vers le boulevard Vincent Auriol. Là, elle finira par prendre des petites rues et par s'éparpiller, après quelques affrontements avec la police.

La suite ? Elle se joue avec chacunE de nous. Actions, blocages, reconduction de la grève, discussion pour convaincre notre entourage ... gardons contact, faisons circuler les informations, restons solidaires et déterminés. Les mauvais jours finiront !

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