mardi 23 juin 2009

Manifestation antirépression du 21 juin, à Paris



Ce 21 juin, à Paris, se tenait un rassemblement puis une manifestation à l'appel des collectifs Tarnac. La Fédération Anarchiste y était présente et avait aussi appelé ses sympathisants et militants à s'associer à cet évènement. Celui-ci tombait à peine un jour après la loi dite "anti-cagoule". Du coup, pas mal de manifestants étaient masqués.



Après plus d'une heure de rassemblement devant la fontaine des Innocents, un cortège se forma et commença à avancer. La manifestation dura une dizaine de minutes environs, avec des affrontements à la hauteur des bureaux de l'administration pénitenciaire.



Ensuite, dans un quartier quasi militarisé, les manifestants furent dispersés, et l'on dénombre actuellement six arrestations, sans en savoir davantage (En ce qui concerne les militants de la FA et nos sympathisants, nous avons effectué un départ groupé et solidaire, ramenant tout le monde sain et sauf). A signaler aussi que des manifestants ont été blessés par d'autres manifestants, certains même par des tirs de feux d'artifice. Chacun tirera le bilan politique de cet évènement, selon ses idées, et ses méthodes, et la façon de les appliquer.



Quoi qu'il en soit, ce qui est à souligner, c'est le flicage permanent et son renforcement à outrance devant tout évènement. des centaines de véhicules de police, des corps de répressions de tous styles (on a même eu droit à ces gens de la BAC déguisés en anars ou en rappeurs !). Un hélicoptère était également mobilisé pour l'occasion, ce qui montre bien que l'Etat ne recule devant aucune dépense pour assurer la répression).



Saluons au passage les copains et copines qui se sont joints à nous, et plus particulièrement nos camarades anarchistes de Moscou, qui, pour l'occasion, ont pu découvrir le charme suave et envoutant des gaz lacrymogènes de la police française.
A la prochaine dans la rue !



Vous trouverez ci-dessous notre communiqué/tract diffusé avant et pendant la manifestation.

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Contre la répression, résistons !

Vous vous moquez d’une ministre menteuse sur un site web, vous risquez une convocation au commissariat.
Vous avez été voisin d’une personne qui s’est fait sauter avec une bombe artisanale, vous vous retrouvez en garde à vue avec la brigade « antiterroriste ».
Vous êtes présent dans nombre de manifs et vous avez été vu un jour sur un pont de chemin de fer, vous risquez six mois de prison préventive pour être présumé membre d’une association à caractère terroriste.
Vous recevez un sms douteux, vous êtes convoqué six mois plus tard par la police.
Vous brandissez une pancarte mettant en cause (avec humour) le président de la République dans un rassemblement, vous vous retrouvez en procès et risquez une amende.
Vous êtes un gazier en lutte contre le recul des acquis sociaux, vous vous faites arrêter avec des dizaines de vos collègues…

Tous les citoyens sont présumés innocents en droit mais la réalité montre qu’ils sont considérés comme a priori coupables, surtout s’ils n’ont pas d’amis bien placés. Le fichage massif de la population n’est pas anodin, derrière une façade démocratique, le totalitarisme avance à grands pas. Les militants sont, quant à eux, considérés en permanence comme un danger, non pas qu’ils le soient vraiment, mais au cas où ils le deviendraient. L’Etat vise à éloigner toute opposition politique et à écoeurer les militants repérés par ses services.

557 817 personnes se sont trouvées en garde à vue en France en 2008, soit près de 1% de la population. Les lois sécuritaires se succèdent régulièrement : rétention de sûreté, « prévention de la délinquance », nouvelle loi sur la récidive… Toutes ces lois ne visent que très rarement les escrocs des beaux quartiers.

Le nombre de prisons augmente, mais elles sont toujours surpeuplées… et un tiers des détenus le sont en préventive. Le gouvernement se moque totalement d’être dénoncé régulièrement par des instances internationales pour les conditions humiliantes de détention. Son objectif est apparemment de suivre le modèle états-unien où les détenus ne sont plus seulement un millième de la population comme en France actuellement, mais 1 %, et sont une main-d’œuvre réduite en esclavage. Les entreprises ne délocalisent plus en Asie ou en Afrique mais en taule ! Cela se passe en ce moment-même, et cela nous concerne tous.

Il est bien évident que les quelques politiciens en course pour être calife à la place du calife ne sont pas moins peureux que l'actuel gouvernement à l’égard des « classes dangereuses ». Il est non moins évident qu’on ne comptera pas sur les médias nationaux et régionaux pour dénoncer des atteintes aux droits l’Homme ailleurs qu’en Corée du nord, à Cuba ou en Iran. C’est pourtant en France que cela se passe. Ce sont donc seulement les victimes et victimes potentielles de la répression qui peuvent s’organiser pour à la fois rester vigilants et résister.

Fédération anarchiste

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