vendredi 12 février 2010

Mouvement social


Même si ceux-ci sont en partie occultés par la neige et par des aspects "sécuritaires" mis en avant par certains médias, le personnel enseignant de l'académie de Créteil est entré dans la bagarre depuis quelques jours face à son ministre : suppressions de postes, manque de moyens, manque de personnel et précarité sans cesse plus accrue de ce dernier, ... les raisons ne manquent pas.

Ci-dessous, un texte qui circule parmi des enseignants en grève :

NOUS SOMMES EN GREVE

Nous sommes en grève pour toutes les raisons évidentes que l’on trouve à longueur de tracts, pour toutes les raisons évoquées lors des assemblées générales. Nous ne reviendrons pas dessus : il est aisé de trouver ces faits, ces chiffres, ces données, qui menacent l’ensemble du système d’enseignement.

Mais nous sommes en grève pour des raisons qui nous paraissent plus profondes … pour des raisons qui n’apparaissent quasiment jamais dans les tracts mais qui, pourtant, nous semblent essentielles …

Nous sommes en grève parce que nous avons besoin de temps pour nous rencontrer, discuter, réfléchir, construire nos luttes autrement qu’entre deux portes, devant une machine à café ou une photocopieuse.

Nous sommes en grève pour nos élèves, parce que ce sont eux les premières victimes des réformes en cours.

Nous sommes en grève pour nous même et pour l’ensemble des personnels, pour faire face à des conditions de travail, et donc de vie, voire de survie, qui se dégradent sans cesse.

Nous sommes en grève parce que nous en avons marre que l’on décide tout le temps pour nous, en notre nom, contre nos intérêts et ceux de nos élèves.

Nous sommes en grève parce que les valeurs de solidarité, d’entraide et de résistance que nous enseignons à nos élèves ne sont que des foutaises si nous, enseignants, sommes incapables de les appliquer à nous-mêmes.

Nous sommes en grève parce que face à des collègues qui risquent de perdre leurs postes, nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était.

Nous sommes en grève parce que nous préférons boire un coup à la victoire que dans un pot de départ.

Nous sommes en grève parce que nous préférons avoir des problèmes d’argent que des problèmes de conscience.

Nous sommes en grève parce que nous en avons assez d’entendre qu’il faut nous taire, que nous devons attendre, et que de toutes façons, c’est comme ça et que jamais rien ne changera les choses.

Nous sommes en grève parce que fasse à la certitude de perdre en ne luttant pas, nous préférons prendre le risque d’une victoire.

Des enseignant(e)s en grève du 93



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